[Créée en 2000, lâĂ©mission fĂȘte ses 20 ans cette annĂ©e. A cette occasion nous vous proposons un petit florilĂšges des meilleurs Ă©pisodes.] Contrairement Ă ce qui a pu ĂȘtre annoncĂ©, France TĂ©lĂ©vision ne cessera vraisemblablement pas la diffusion de Faites entrer lâaccusĂ© », son Ă©mission phare de faits divers. Et voilĂ 10 bonnes raisons de sâen rĂ©jouir. Depuis sa crĂ©ation, Faites entrer lâaccusĂ© retrace les histoires des plus grands criminels, violeurs et assassins du pays, mais Ă©galement de grandes enquĂȘtes comme celles de la French Connection ou des matchs truquĂ©s de lâOM, et sĂ©duit par sa narration sobrement premier degrĂ©, son traitement froid, respectueux, et la richesse de son rĂ©cit peuplĂ© dâentretiens. Retour sur les 10 Ă©pisodes les plus marquants de lâhistoire de lâĂ©mission. 10 â Guy Georges, le tueur de lâest parisien Il a fait trembler lâIle de France pendant plusieurs semaines dans les annĂ©es 90, Guy Georges est un ancien prostituĂ© qui vit dans des squats, qui agresse, viole, et tue. Le Faites entrer lâaccusĂ© qui lui est consacrĂ© retrace fidĂšlement ce parcours criminel hors-norme. 9 â Roberto Succo, Succo le fou En juillet 2004, Christophe Hondelatte consacre un Ă©pisode de Faites entrer lâaccusĂ© Ă lâun des cas les plus intriguants parmi tous ceux traitĂ©s jusquâalors. Celui dâun homme, qui aprĂšs avoir abattu ses parents Ă lâĂąge de 19 ans, est internĂ© en hĂŽpital psychiatrique, parvient Ă sâĂ©chapper, et erre pendant plusieurs mois dans la nature avant de se faire arrĂȘter, et de se suicider avant de pouvoir ĂȘtre jugĂ© pour ses crimes. Un Ă©pisode qui nous confronte nous, spectateurs, Ă ce quâon qualifie de folie, Ă la mort sans raison, Ă un esprit dont nous ne parvenons pas Ă comprendre les logiques et qui devient terrifiant. Lâun des plus intĂ©ressants de toute lâhistoire de lâĂ©mission. 8 â Lâassassinat du petit GrĂ©gory Tout a Ă©tĂ© dit et Ă©crit sur la famille Villemin, de nombreux membres de la famille soupçonnĂ©s Ă propos de la mort du fils GrĂ©gory, et tous les secrets qui les lient entre eux ne sont pas encore aujourdâhui dĂ©mĂȘlĂ©s. Il paraĂźt imprudent de vouloir se lancer, Ă lâaube dâune troisiĂšme saison, dans un rĂ©sumĂ© de lâaffaire. Christophe Hondelatte sây risque pourtant, dans lâun des plus longs Ă©pisodes de Faites Entrer lâaccusĂ©. Et offre ainsi un documentaire prĂ©cieux qui permet de comprendre pourquoi ce drame fait partie du quotidien des Français depuis plus de 30 ans. 7 â Marc Dutroux, le dĂ©mon belge Lâaffaire Dutroux a bien failli faire exploser la Belgique . Chritophe Hondelatte ne sây trompe pas au moment de lancer ce dernier Ă©pisode de la troisiĂšme saison de Faites entrer lâaccusĂ©. Nul besoin de revenir en dĂ©tail sur les affres que le tueur et pĂ©dophile belge a fait subir aux jeunes filles quâil kidnappe avec sa compagne et dâautres complices. En plus dâĂȘtre lâune des plus sordides histoires traitĂ©es par lâĂ©mission, qui permet tout de mĂȘme de se faire une idĂ©e prĂ©cise sur lâune des plus grandes affaires criminelles rĂ©centes en Europe, cet Ă©pisode rĂ©sume aussi Ă la perfection comment Marc Dutroux a marquĂ© et changĂ© la justice belge. 6 â Jean-Claude Romand, le menteur Les Ă©pisodes de Faites entrer lâaccusĂ© dressent les portraits des pires assassins qui ont pu traverser le pays, des individus effrayants, parfois dĂ©sĂ©quilibrĂ©s, qui semblent mĂȘme ĂȘtre dans certains cas destinĂ©s au drame. Jean-Claude Romand nâest pas de ceux-lĂ . Lâon pourrait presque rire du fait que tout part, dans la chronologie de sa descente aux enfers, dâun examen manquĂ© pour ne pas sâĂȘtre rĂ©veillĂ©. Contrairement Ă certaines autres affaires, lâĂ©mission prend ici le temps de sâattarder trĂšs longuement sur la psychologie et le parcours personnel dâun protagoniste qui se retrouve coincĂ© dans sa mythomanie, et finit par considĂ©rer lâirrĂ©parable comme seule façon de sâen sortir. Lâun des meilleurs Ă©pisodes pour se plonger dans la psychĂ© dâun assassin. 5 â Alain Lamare, Ă©tat de dĂ©menceFaites entrer lâaccusĂ© fait partie de ces Ă©missions oĂč lâon peut se dire câest trop gros pour ĂȘtre vrai , et pourtant, si. En aoĂ»t 2005, Christophe Hondelatte relate lâune de ses plus abracadabrantesques histoires, celle dâun dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© qui sâamuse Ă voler, agresser, tuer, tout en narguant la police, leur promettant le pire, et qui se rĂ©vĂšle ĂȘtre⊠Non, si vous ne lâavez pas vu, on ne peut pas se permettre de vous le spoiler. Ăa tombe bien, le lien est juste lĂ . 4 â Les disparues de la gare de Perpignan Si lâhistoire de cet Ă©pisode de Faites entrer lâaccusĂ© diffusĂ© en octobre 2007 est intĂ©ressante Ă revivre aujourdâhui, câest autant pour le suspens incroyable de lâenquĂȘte quâil narre que parce quâil montre que rien nâest figĂ© dans les enquĂȘtes criminelles. Alors que les disparitions de trois des quatre jeunes filles aux alentours de la gare de Perpignan entre 1995 et 2001 semblaient vouĂ©es Ă rester sans rĂ©ponse, les analyses ADN ont permis en 2014 lâarrestation et la condamnation dâun second tueur, dix ans aprĂšs celle de Marc Delpech. A lâĂ©poque bien sĂ»r, Christophe Hondelatte nâa aucun moyen de prĂ©dire cela. Et alors que la thĂšse dâun tueur en sĂ©rie rodant toujours dans la nature trotte encore dans les tĂȘtes, le prĂ©sentateur lĂąche lâune de ses plus marquantes punchlines de clĂŽture Certains enquĂȘteurs envisagent maintenant lâhypothĂšse de trois tueurs diffĂ©rents, qui seraient donc aujourdâhui tous les trois en libertĂ© . Le ton est appuyĂ©, le pas se presse vers la porte, et le voilĂ qui fuit, nous laissant baigner dans notre angoisse. 3 â Les frĂšres Jourdain, meurtres au carnaval Lâhistoire terrifiante dâune soirĂ©e de fĂȘte qui tourne au cauchemar pour quatre jeunes filles du Portel. Au cĆur de cette sixiĂšme saison de Faites entrer lâaccusĂ©, le rĂ©cit de Christophe Hondelatte se veut surtout glaçant sur la longueur, dĂ©marrant sur la lĂ©gĂšretĂ© avec laquelle la police prendra le signalement des disparitions par les familles, au point que celles-ci prennent en main seules les recherches. Et si comme dans chaque Ă©pisode lâhorreur sâinstalle petit Ă petit, rien ne prĂ©pare Ă la violence quâont rencontrĂ©e ces quatre jeunes filles aprĂšs avoir croisĂ© la route de Jean-Michel et Jean-Louis Jourdain, deux ex-dĂ©tenus dĂ©jĂ condamnĂ©s pour meurtre, viol, et autres faits, et dont le portrait dĂ©passe de loin lâimagination de la plupart des scĂ©naristes. 2 â Marcel Barbeault, le tueur de lâombre Peu dâĂ©pisodes de Faites entrer lâaccusĂ© permettent de revivre Ă ce point les rouages dâune enquĂȘte Ă lâancienne, digne dâun roman des annĂ©es 50, Ă une Ă©poque oĂč la police nâa pas tellement dâautres armes que son flair pour enquĂȘter. Alors quâun tueur tout droit sorti dâun slasher terrorise les habitants de Nogent-sur-Oise pendant sept longues annĂ©es en se faufilant dans leur domicile Ă la tombĂ©e du jour, le jeune inspecteur Daniel Neveu, dĂ©jĂ promis Ă un avenir brillant, dĂ©barque en ville et reprend le dossier dans lequel personne ne veut se plonger pour finir par coincer le tueur aprĂšs de multiples recoupements de fiches et de prĂ©cieuses dĂ©ductions. Une sorte de commissaire Maigret, sauf que lĂ , lâhistoire est vraie , sâavance mĂȘme Christophe Hondelatte en prĂ©ambule de ce deuxiĂšme Ă©pisode de la cinquiĂšme saison. Et il est encore loin du compte. 1 â Christian Ranucci, lâĂ©nigme du pull-over rouge Sâil paraĂźt impossible de dĂ©signer, parmi les dizaines dâaffaires quâaura couvertes lâĂ©mission en 18 ans dâexistence, celle qui serait la plus sordide, la plus triste ou la plus dure, câest par la plus lourde de sens que nous avons choisi de clore ce classement. Lâaffaire Christian Ranucci, condamnĂ© Ă mort en mars 1976 aprĂšs un procĂšs expĂ©ditif pour le meurtre dâune jeune fille de huit ans, puis exĂ©cutĂ© au mois de juillet de la mĂȘme annĂ©e dans un climat de trĂšs haute tension en France, et alors que sa culpabilitĂ© fait encore dĂ©bat dans lâopinion publique. Affaire sur laquelle revient Christophe Hondelatte le 17 juillet 2003. RĂ©cit classique de lâenquĂȘte et de ses contradictions, en compagnie entre autres de lâauteur Gilles Perrault, convaincu de lâinnocence du jeune homme, le tout entrecoupĂ© de lectures des lettres de Christian Ranucci Ă sa mĂšre, avant un final glaçant dĂ©crivant les derniers instants du condamnĂ© Ă mort devenu symbole de la lutte contre la peine capitale. Un Ă©pisode qui offre une plongĂ©e saisissante dans une France coupĂ©e en deux, qui perd sous le coup de lâĂ©motion le combat contre ses dĂ©mons, et sur la peine de mort, qui sera abolie cinq ans plus tard. Peut-ĂȘtre lâĂ©pisode le plus politique de la saga.
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Le16 octobre 1984 le corps sans vie dâun enfant de quatre ans, GrĂ©gory Villemin, Ă©tait retrouvĂ© dans une riviĂšre des Vosges, la Vologne. LâenquĂȘte policiĂšre nâa jamais pu retrouver le
Vous regardez la sĂ©rie Une Affaire Française sur TF1 et vous vous demandez si tous les personnages ont rĂ©ellement existĂ© ? La rĂ©ponse ici ! Une affaire française est une mini-sĂ©rie française rĂ©alisĂ©e par Christophe Lamotte et diffusĂ©e sur TF1. La mini-sĂ©rie Une affaire française revient sur la dramatique histoire de l'Affaire GrĂ©gory, un garçon de 4 ans retrouvĂ© sans vie le 16 octobre 1984. Une affaire dont le dĂ©roulement judiciaire a Ă©tĂ© trĂšs largement mĂ©diatisĂ©. L'affaire GrĂ©gory, c'est une affaire policiĂšre qui a marquĂ© l'histoire française par sa complexitĂ©, sa longĂ©vitĂ© et ses rebondissements puisqu'elle a refait surface en 2017. La sĂ©rie Une affaire française met en scĂšne beaucoup de protagonistes qui ont jouĂ© un rĂŽle dans l'enquĂȘte de l'affaire GrĂ©gory avec notamment Christine Villemin, Monique Villemin mais aussi Jean-Michel Bezzina. Le personnage Jean-Michel Bezzina est incarnĂ© par Michael Youn dans la sĂ©rie Une Affaire française et il s'agit d'un personnage qui a rĂ©ellement existĂ© et a participĂ© Ă l'enquĂȘte de l'affaire GrĂ©gory. Ă lire aussi Le personnage de Jean-Michel Bezzina dans Une Affaire Française a-t-il vraiment existĂ© ?Jean-Michel Bezzina est un journaliste de l'affaire GrĂ©gory interprĂ©tĂ© dans la sĂ©rie Une Affaire Française par l'acteur français Michael Youn. Jean-Michel Bezzina est un personnage qui a rĂ©ellement existĂ© et participĂ© Ă l'enquĂȘte de l'affaire GrĂ©gory. Jean-Michel Bezzina a Ă©crit beaucoup d'articles sur cette affaire, selon Michael Youn, il en a Ă©crit au moins vous souhaitez en apprendre plus sur la sĂ©rie Une affaire française, voici le pitch de la sĂ©rie par TF1 C'est un fait divers qui a marquĂ© les derniĂšres dĂ©cennies. Celle de l'Affaire du Petit GrĂ©gory. Le 16 octobre 1984, Gregory, 4 ans, disparaĂźt. Quelques heures plus tard, on le retrouve, noyĂ©, dans la Vologne, pieds et poings liĂ©s, son bonnet lui recouvrant le visage. Un meurtre qui intervient au sein dâune famille persĂ©cutĂ©e depuis des annĂ©es par un mystĂ©rieux corbeau, auteur de lettres et appels anonymes... ». Ă lire aussi
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Le16 décembre, au TOTEC 2021, on parlera aussi « business travel ». Par. David Keller. -. 8 décembre 2021. C'est le 16 décembre prochain que le TOTEC, la journée de conférences et de
D'elle, on connaĂźt la chevelure rousse, le blouson en cuir, l'air butĂ©, le regard noir, et le nom, liĂ© Ă jamais au fait divers le plus retentissant de ces derniĂšres dĂ©cennies. Murielle Bolle avait tout juste 15 ans lorsque l'on a retrouvĂ© le corps du petit GrĂ©gory, 4 ans, dans les eaux noires de la Vologne, le 16 octobre 1984. Ă l'Ă©poque, elle habite chez sa sĆur Marie-Ange, mariĂ©e Ă Bernard Laroche, et garde aprĂšs l'Ă©cole leur petit garçon, SĂ©bastien. Alors que plane sur les Vosges l'ombre d'un corbeau depuis des annĂ©es, Murielle, au cours d'une garde Ă vue interminable, finit par raconter que Bernard Laroche serait venu la chercher en voiture Ă la sortie de l'Ă©cole le jour du meurtre de l'enfant. Un tĂ©moignage incriminant son beau-frĂšre. Deux jours plus tard, aprĂšs avoir passĂ© le week-end en famille, la jeune fille se rĂ©tracte devant le juge Lambert, chargĂ© de l'instruction. Le 29 mars 1985, Jean-Marie Villemin, le pĂšre de GrĂ©gory, abat Bernard Laroche d'un coup de fusil. Christine, la mĂšre du petit garçon, sera ensuite soupçonnĂ©e Ă son tour, et fera de la prison avant d'ĂȘtre innocentĂ©e. La Vologne n'a jamais rĂ©vĂ©lĂ© ses secrets. AprĂšs des annĂ©es d'enquĂȘtes, et d'erreurs accumulĂ©es, on ne connaĂźt toujours pas le nom de l'assassin du petit GrĂ©gory. En juin 2017, suite aux dĂ©clarations d'un cousin germain, Murielle, qui s'Ă©tait construit une vie loin du bruit, est mise en examen et placĂ©e en dĂ©tention provisoire pour enlĂšvement suivi de mort ». Avant d'ĂȘtre relĂąchĂ©e et placĂ©e sous contrĂŽle Bolle a aujourd'hui 49 ans. Dans un livre, Briser le silence » Ă©d. Michel Lafon, elle se dĂ©cide enfin Ă parler. Une fois pour toutes. » Celle dont on reconnaĂźt immĂ©diatement les traits est venue pour la premiĂšre fois de sa vie Ă Paris. Dans un cafĂ©, un mouchoir Ă la main, le ventre nouĂ© par une nuit blanche, Murielle Bolle nous livre sa version de l' Pourquoi avez-vous dĂ©cidĂ© de vous exprimer aujourd'hui ?Murielle Bolle. C'est ma façon de me faire entendre. Ma maniĂšre Ă moi de dire aux gens que je ne suis pas ce monstre que l'on a dĂ©crit, cette tueuse de gosse. Depuis trente-quatre ans, les journalistes se sont emparĂ©s de mon histoire, et on a racontĂ© n'importe quoi. Je veux dire ma vĂ©ritĂ©, une fois pour toutes, et qu'on me laisse enfin Dans votre livre, vous racontez que c'est l'humanitĂ© des gardiens de prison qui vous a poussĂ©e Ă raconter votre Bolle. Oui. L'an dernier, j'Ă©tais dĂ©sespĂ©rĂ©e. Je ne croyais plus en rien. Lorsque j'ai Ă©tĂ© mise en prison, en juin 2017, j'ai entamĂ© une grĂšve de la faim, et ce sont les gardiens, et mon avocat, qui m'ont dit qu'il fallait que je parle. Ils ont Ă©tĂ© gentils, humains avec moi. Cela ne m'Ă©tait jamais arrivĂ© de tomber sur des gens gentils. Avec de la compassion. J'ai aussi dĂ©cidĂ© de parler pour mes enfants et pour les gĂ©nĂ©rations Ă venir. Mes fils seront toujours ceux de Murielle Bolle, de l'affaire du petit GrĂ©gory. Je ne veux pas qu'ils portent ça. Ni ma petite-fille. Bernard et Marie-Ange Laroche, avec Murielle Bolle, en fĂ©vrier 1985. © GettyELLE. Le livre commence le 1er novembre 1984, quand les gendarmes viennent vous chercher pour vous poser des Bolle. Ils avaient dĂ©jĂ interrogĂ© ma famille. Dans le coin, tout le monde ne parlait que de l'affaire GrĂ©gory, ce pauvre gosse retrouvĂ© noyĂ© dans la Vologne. Je ne connaissais pas GrĂ©gory, je l'avais juste croisĂ© Ă un barbecue chez un oncle commun. J'avais Ă©tĂ© trĂšs triste d'apprendre sa mort, mais, pour moi, ce n'Ă©tait qu'un horrible fait divers, plus proche et plus terrible qu'un autre parce qu'il s'Ă©tait dĂ©roulĂ© dans un village voisin, et que nos familles, les Bolle et les Villemin, se connaissaient. MĂȘme si nous ne nous frĂ©quentions pas. Je savais que ma sĆur aĂźnĂ©e, Marie-Ange, et son mari, Bernard, chez qui je vivais Ă l'Ă©poque, avaient Ă©tĂ© entendus. Puis les gendarmes sont venus me chercher pour m'emmener Ă la Vous y ĂȘtes allĂ©e seule ?Murielle Bolle. Ă l'Ă©poque, on pouvait interroger un mineur sans qu'il soit accompagnĂ© par l'un de ses parents. Si ma mĂšre avait Ă©tĂ© avec moi, ça aurait tout Pourquoi leur avoir racontĂ© que Bernard Laroche Ă©tait venu vous chercher en voiture Ă la sortie de votre Ă©cole ?Murielle Bolle. Au dĂ©but, je raconte la vĂ©ritĂ©. J'ai pris le car, comme d'habitude, et je suis arrivĂ©e Ă la maison, oĂč j'ai trouvĂ© SĂ©bastien, le fils de Bernard et de Marie-Ange, dont je m'occupais, avec la tante Louisette, puis Bernard est arrivĂ©. Ăa, c'est la vĂ©ritĂ©. Au bout de quelques heures d'interrogatoire, je n'ai toujours pas pu voir quelqu'un de ma famille, les gendarmes me hurlent dessus. Ils me traitent de menteuse, me disent que Bernard n'a pas racontĂ© la mĂȘme Cela vous dĂ©stabilise ?Murielle Bolle. Oui. Je ne comprends pas du tout pourquoi Bernard raconte qu'il est venu me chercher Ă l'Ă©cole en voiture. Les gendarmes insistent, menacent de me mettre en maison de correction, me disent que je ne verrai plus ma mĂšre, qu'il faut absolument que je leur dise la vĂ©ritĂ©. J'ai peur, et je veux rentrer chez moi. Alors, au bout de vingt heures, Ă la milliĂšme fois oĂč ils me demandent Dis-nous que Bernard est venu te chercher Ă l'Ă©cole ce jour-là », par fatigue, par lĂąchetĂ©, par inconscience, je dis oui ».ELLE. Un oui » qui va vous poursuivre toute votre vie...Murielle Bolle. Il aura des consĂ©quences effroyables. Ce oui » a dĂ©truit ma vie et me poursuit encore aujourd'hui. Lorsque je sors enfin de chez les gendarmes, je vais dormir chez mon autre sĆur, Marie-ThĂ©rĂšse. Le lendemain, mon beau-frĂšre arrive Ă la maison avec le journal local. Et la une, c'est moi. On raconte que Bernard est arrĂȘtĂ© suite Ă mes On a beaucoup dit que, ce week-end-lĂ , votre famille vous aurait battue pour vous faire changer de version...Murielle Bolle. C'est n'importe quoi. On n'Ă©tait pas une famille comme ça. On Ă©tait solidaires. C'est vrai que Marie-Ange m'a dit Mais qu'est-ce que t'as racontĂ© », et qu'elle Ă©tait Ă©nervĂ©e. Mais personne ne m'a frappĂ©e. J'ai dit que les gendarmes m'avaient obligĂ©e Ă dire ça. DĂšs le lundi matin, je suis revenue sur mes dĂ©clarations dans le bureau du juge Lambert. Depuis, je n'ai jamais changĂ© de Pourtant, vous comprenez que le soupçon demeure ?Murielle Bolle. Ce qui est terrible, c'est que, Ă cause de tout ça, un autre innocent est mort et beaucoup d'autres ont eu leur vie Vous parlez de Bernard Laroche ?Murielle Bolle. C'Ă©tait un gentil, Bernard. Un nounours. Mais on a mis dans la tĂȘte de Jean-Marie qu'il avait tuĂ© son petit. La veille de la mort de Bernard, Jean-Marie avait passĂ© la nuit avec le journaliste de Paris Match » Jean Ker. Qui comme tout le monde pensait que Bernard Ă©tait coupable. Alors Jean-Marie a pris sa carabine. Il ne lui a mĂȘme pas laissĂ© une chance de s'expliquer. Il l'a abattu sous les yeux de sa femme, et de SĂ©bastien, 4 ans, qui ne s'en est jamais Comment avez-vous rĂ©agi ?Murielle Bolle. J'ai tuĂ© Bernard » voilĂ ce que je me rĂ©pĂšte alors. Si je n'avais pas Ă©tĂ© faible face aux gendarmes, il serait toujours lĂ . Mon monde s'Ă©croule. Et je me replie sur moi-mĂȘme, moi qui Ă©tais dĂ©jĂ une solitaire, une taiseuse... Je n'ai plus envie de rien. Je quitte l'Ă©cole. Ma mĂšre meurt peu de temps aprĂšs, je me retrouve seule chez mon pĂšre. Je ne vois plus personne, ma seule amie, c'est Sultane, ma chienne. Et Johnny Hallyday, que j'Ă©coute en boucle, la nuit, surtout Je te promets » et Que je t'aime ».ELLE. C'est la maternitĂ© qui vous a sauvĂ©e ?Murielle Bolle. Oui, heureusement que je suis devenue maman. J'ai toujours aimĂ© les enfants. J'ai eu Fabien Ă 20 ans, puis Johnny. Je me suis construit une petite vie, pas facile tous les jours parce que je n'ai pas beaucoup de moyens, mais ça va. Puis j'ai rencontrĂ© Yannick, qui avait cinq enfants. Et on en a refait un ensemble, qu'on a appelĂ© Yannick, comme son pĂšre. Je n'Ă©tais pas malheureuse avec nos huit gosses."J'ai commencĂ© Ă regarder ma vie comme ce qu'elle a Ă©tĂ© une succession de violences et de deuils." ELLE. En 2002, vous partez pour la premiĂšre fois en Bolle. Avec mon avocat, Me TeissonniĂšre, j'ai poursuivi l'Ătat, aux cĂŽtĂ©s de Marie-Ange et ses enfants, pour atteinte Ă la prĂ©somption d'innocence de Bernard. J'ai perçu 15 000 euros, une fortune. Alors on est partis Ă la mer avec toute la famille un grand bol de Durant toutes ces annĂ©es, vous n'avez jamais parlĂ© de l'affaire avec vos proches...Murielle Bolle. Je voulais protĂ©ger mon compagnon et mes enfants. J'avais entendu tellement de trucs mĂ©chants sur nous. Que nous Ă©tions des demeurĂ©s. Des rustres. Des alcooliques. On a mĂȘme dit que j'Ă©tais la maĂźtresse de Bernard. J'ai prĂ©fĂ©rĂ© Trente-trois ans aprĂšs les faits, le 28 juin 2017, les gendarmes vous placent en garde Ă vue. Vous ĂȘtes mise en examen et Bolle. Je suis en train de prendre mon petit dĂ©jeuner, avec mon dernier fils, Titi, 15 ans. Ils m'emmĂšnent devant lui, qui ne comprend rien. Il pleure. Je suis tellement bouleversĂ©e que je ne trouve rien Ă Pourquoi le dossier a-t-il Ă©tĂ© rouvert trente ans aprĂšs ?Murielle Bolle. Patrick Faivre, un cousin germain que je connais Ă peine, a dĂ©clarĂ© qu'il avait assistĂ© Ă une sacrĂ©e rouste » que j'aurais reçue de la part de ma famille, en rentrant de la gendarmerie, au lendemain de ma premiĂšre audition. Ăa a suffi pour rouvrir l'enquĂȘte. J'ai donc Ă©tĂ© Ă nouveau entendue par des gendarmes, qui m'ont parlĂ© avec mĂ©pris. J'ai bien vu que leur religion Ă©tait faite. Que j'Ă©tais une menteuse, forcĂ©ment Vous parlez d'un cauchemar sans fin...Murielle Bolle. On me rĂ©interroge. Pendant des heures. On me dit que ce serait tellement plus simple que je dise enfin la vĂ©ritĂ©. Que si c'Ă©tait arrivĂ© Ă l'un de mes gosses, je voudrais la savoir, la Que rĂ©pondez-vous ?Murielle Bolle. Je leur dis la vĂ©ritĂ© !!! Qui peut croire aujourd'hui que, si Bernard Ă©tait le coupable, je le couvrirais encore ? Il est mort depuis trentetrois ans, le lien avec ma soeur a Ă©tĂ© brisĂ© Ă jamais, SĂ©bastien, son fils, que j'aimais tellement, ne m'a plus jamais parlĂ©, et Jean-Bernard, son petit frĂšre, nĂ© aprĂšs la mort de son pĂšre, me dĂ©teste aussi. Qu`est ce qui pourrait m'arriver de pire ? Si j'avais eu quelque chose Ă dire, je l'aurais dit depuis longtemps. Moi aussi, je voudrais tellement que l'on sache qui a fait ça...ELLE. Que se passe-t-il ensuite ?Murielle Bolle. La juge me notifie que je suis mise en examen pour enlĂšvement, et dĂ©tention suivie de mort. J'ai 48 ans, je suis grand-mĂšre d'une petite de 2 ans, j'ai trois enfants dont le dernier a 17 ans, je n'ai rien demandĂ© Ă personne, et je pars en prison. Yannick me quitte, il n'y a que mon aĂźnĂ©, Fabien, qui vient me voir et s'occupe de moi. Et mes frĂšres et sĆurs. Si je n'avais pas eu ma petite-fille, je crois que je n'aurais pas tenu. J'ai fait une grĂšve de la faim. Puis on m'a libĂ©rĂ©e, mais on m'a interdit de retourner vivre chez moi. Et d'avoir des contacts avec les protagonistes de l'affaire c'est-Ă -dire toute ma famille. Un homme que je ne connaissais pas, M. Boizot, ancien maire d'un village de la NiĂšvre, m'a offert un hĂ©bergement jusqu'Ă la fin de mon contrĂŽle judiciaire. Enfin quelqu'un qui ne m'a pas jugĂ©e, qui m'a juste aidĂ©e. ELLE. Cette parenthĂšse dans la NiĂšvre a Ă©tĂ© une sorte de dĂ©clic, dites-vousâŠMurielle Bolle. Jâai commencĂ© Ă regarder ma vie comme ce quâelle a Ă©tĂ© une succession de violences et de deuils. Jâai grandi sous les colĂšres de mon pĂšre, que lâalcool rendait malade, jâai vu ma mĂšre souffrir, on mâa traitĂ©e comme une moins-que-rien. On mâa Vous racontez que, finalement, ces drames vous ont conduite Ă une prise de conscience Bolle. Je me suis rendu compte que, toute ma vie, j'avais subi. Qu'au sein de mon couple, j'Ă©tais la servante. Mais comme j'Ă©tais amoureuse ça m'allait. Je me suis rendu compte que, sur l'affaire aussi, j'avais toujours Ă©tĂ© passive. Comme Ă la maison. Pendant trente ans, j'ai subi, sans me Et aujourd'hui, comment vivez-vous ?Murielle Bolle. Je suis sĂ©parĂ©e, je veux juste ĂȘtre tranquille. En mai dernier, ma mise en examen a Ă©tĂ© annulĂ©e. Je suis revenue vivre chez moi. Mon dernier fils vient de passer son permis C. Il veut ĂȘtre chauffeur routier. J'ai seulement envie de passer du temps avec ma famille et ma petite-fille, la prunelle de mes Pensez-vous souvent Ă l'affaire GrĂ©gory ?Murielle Bolle. J'y pense tous les jours. Tant qu'on n'aura pas trouvĂ© le monstre qui a fait cette horreur, qui a enlevĂ© la vie Ă un petit gosse innocent, on ne retrouvera jamais la paix. Murielle Bolle aujourd'hui, Ă 49 ans. © Emanuel BovetLes dates clĂ©s16 octobre 1984. GrĂ©gory Villemin est retrouvĂ© noyĂ© dans la Vologne Vosges.1er novembre 1984. En garde Ă vue, Murielle Bolle fait un tĂ©moignage qui incrimine Bernard Laroche, son beau-frĂšre. Deux jours aprĂšs, elle se rĂ©tracte, et ne changera plus de mars 1985. Jean-Marie Villemin tue Bernard Laroche d'un coup de juin 2017. Murielle Bolle est mise en examen pour enlĂšvement suivi de mort ».16 mai 2018. La mise en examen de Murielle Bolle est annulĂ©e pour vice de procĂ©dure. Briser le silence », de Murielle Bolle Ăd. Michel Lafon.Cet article a Ă©tĂ© publiĂ© dans le magazine ELLE du 9 novembre 2018. Abonnez-vous ici.
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affaire gregory une enquĂȘte sans fin replay